La versione originale in francese
Un jour important
Palais d'EuphorLe jour était levé depuis un bon moment, mais la chambre de l'héritier du trône était encore plongée dans l'obscurité. Le petit prince dormait paisiblement dans son grand lit, perdu dans le monde des songes. Ses cheveux châtains en désordre frisaient sur son front pâle et il était recroquevillé sous sa couverture brodée.
La porte de la chambre s'ouvrit alors, et une femme entra. Elle s'approcha du lit et secoua doucement l'épaule de l'enfant:
"Il est temps de vous lever, Altesse, sinon vous serez en retard pour votre premier cours..."
L'enfant ouvrit des yeux bleus comme la nuit et les frotta, encore à demi endormi. Son regard s'éclaircit et il leva les yeux sur sa gouvernante avant de lui sourire. Lady Heliantha l'élevait depuis sa naissance et il avait une grande affection pour elle. Il descendit du lit et passa dans le cabinet de toilette attenant, duquel il ressortit un quart d'heure plus tard enveloppé dans une serviette de bain. Ses parents avaient bien insisté sur le fait qu'il devait en faire le plus possible seul, et la gouvernante s'y tenait scrupuleusement. Elle se contenta de lui tendre sa tunique bleue courte, et il l'enfila rapidement. Elle remit seulement en ordre sa chevelure humide et il put enfin s’installer devant son petit déjeuner, qu’il mangea avec appétit. Lady Heliantha lui posa ensuite une petite cape sur les épaules pour le protéger du vent frais du matin et l'escorta tout au long des couloirs et des patios qui l'emmèneraient à la bibliothèque. Là-bas l'attendait le précepteur qui lui donnait ses leçons et lui apprenait tout ce dont il aurait besoin pour succéder à son père. L'enfant n'était pas enchanté de cela mais il n'avait pas le choix, cela faisait partie de ses devoirs en tant que prince auxquels, la plupart du temps, il se pliait sans rechigner. Heureusement, son ami Moros, lui aussi d'extraction princière, assistait avec lui à ses cours, ce qui les rendait souvent bien plus intéressants.
Le prince leva le regard sur sa gouvernante et lui demanda :
« Verrai-je mes parents ce matin ? »
Lady Heliantha secoua la tête :
« Non, votre père est retenu, ainsi que votre mère, vous les verrez plus tard… »
Le roi et la reine d’Euphor étaient toujours très occupés, aussi cela n’avait rien d’inhabituel, mais le prince perçut quelque chose d’autre. A cause de son sang royal, son instinct était plus développé que celui d’un autre enfant du même âge et sa gouvernante le savait fort bien. Elle eut un sourire rassurant pour lui et le cœur du petit garçon s’apaisa un peu.
A la bibliothèque l’attendait son ami Moros avec son précepteur. C’était un homme entre deux âges à l’apparence raide mais aux manières aimables et courtoises, qui appréciait énormément ses jeunes élèves avec lesquels, cependant, il était très exigeant. Il les pria de s’asseoir et la leçon commença mais l’esprit du garçon ne parvint pas vraiment à se concentrer dessus. Moros s’aperçut du trouble de son ami et lui fit un signe discret ainsi qu’une grimace, mais même cela ne suffit pas à dérider le prince préoccupé.
Le professeur vit lui aussi que son royal élève était distrait, et l’interpella :
« Altesse, pourriez-vous nous dire la population de la planète Concordia ? »
Pris en flagrant délit, le prince regarda son professeur et ne put rien répondre. Le précepteur fronça les sourcils mais ne dit cependant rien, reprenant simplement son propos sous le regard étonné de son royal élève. Il ne l’avait pas habitué à cela, il était beaucoup plus sévère habituellement.
De plus en plus intrigué, le prince attendit cependant que le précepteur les autorisât à sortir dans les jardins pour s’ouvrir de son état d’esprit à son meilleur ami.
« Il se passe quelque chose, j’en suis sûr…est-ce que tu as entendu parler de quoi que ce soit ? », lui demanda-t-il.
Moros haussa les épaules avec ignorance.
« Non, pas du tout, il n’y avait rien de particulier par rapport aux autres matins, du moins je n’ai rien entendu… », déclara-t-il.
Installé comme il l’était, Moros alors vit revenir lady Heliantha et il la vit également échanger quelques mots avec le précepteur. Du coup, il commença à se dire lui aussi qu’il devait se produire un événement particulier dans le palais. En effet, il était rare que la gouvernante vienne pendant les heures de cours. Mais il n’avait aucune idée de la cause de tout cela.
« Il y a peut-être une visite officielle imprévue, je ne sais pas… », dit-il évasivement.
Duke insista.
« Je sens cela, je ne saurais pas te dire pourquoi… », fit-il sérieusement.
Il n’eut pas le temps d’en dire plus, car le précepteur les rappela pour regagner la salle de classe. Le prince questionna alors son professeur :
« Il se passe quelque chose, n’est-ce pas ? »
Mais l’homme secoua la tête.
« Rien de particulier, Altesse, je vous assure…Sa Majesté m’a simplement fait dire par le truchement de lady Heliantha qu’il vous verrait en fin de journée, voilà tout… »
Cela n’avait rien d’extraordinaire non plus, mais le prince ne put se départir totalement de ce que son instinct lui soufflait. Obligé de se concentrer sous le regard de son précepteur, il suivit ses cours jusqu’à ce que deux serviteurs vinssent apporter une collation. Le précepteur ouvrit les fenêtres et l’odeur des fleurs du jardin, exacerbée par la douce chaleur qui régnait sur la capitale vint doucement envahir la pièce. Pensivement, Duke regarda le jardin mais Moros interrompit ses pensées.
« Tu devrais manger plutôt que de t’appesantir encore sur cette impression bizarre…ça ne sert à rien de te soucier tant que tu n’en sais pas plus… », lui dit-il.
Le prince avait un bon sens inaltérable malgré son jeune âge et, bien qu’il ne fût pas doté des mêmes capacités psychiques que son ami, il parvenait toujours à aller à l’essentiel. Cependant, il percevait la chape particulière qui s’était abattue sur le palais depuis le matin mais n’en parlait pas pour ne pas inquiéter son ami.
Duke écarta de la main une mèche châtain qui voilait son regard bleu et tourna la tête vers son ami.
« Tu as raison, comme toujours… », lui dit-il.
Moros éclata franchement de rire.
« Là j’ai raison, oui… parce que je vais manger ta part si tu ne manges pas !»
Duke saisit vivement alors l’un des sandwichs, mordit dedans avant de déclarer malicieusement :
« En voilà un que tu n’auras pas ! »
Moros en prit un autre d’un mouvement tout aussi vif et les deux enfants éclatèrent de rire. Depuis qu’ils étaient tous petits ils avaient toujours été complices, plus soudés que des frères car ils n’avaient que quelques mois d’écart. Leurs mères avaient toujours été très amies et la reine de la planète Moros avait envoyé son fils sur Euphor dès son plus jeune âge pour qu’il soit élevé à la cour royale.
Le prince d’Euphor prit un verre de jus de fruit, l’avala et prit un autre sandwich. Il se sentait d’un coup affamé et se sustenta comme s’il n’avait rien mangé depuis la veille. Il le regretta ensuite, lorsque son précepteur décréta la reprise du cours et qu’il se sentit terriblement fatigué. Sous le regard presque amusé de son précepteur, il tenta d’étouffer ses bâillements et Moros pouffa de rire en voyant le spectacle.
Au milieu de l’après-midi, la porte s’ouvrit précipitamment pour laisser passer le roi d’Euphor. Le souverain, bien qu’il eût sa prestance habituelle, avait cependant l’air fatigué, des cernes sous les yeux, le teint presque blême. Les rides d’expression de son front étaient encore plus visibles et il portait une tunique de velours un peu froissée mais l’expression joyeuse de ses yeux démentait le tout.
Il salua de la tête le précepteur qui s’inclinait et lui dit :
« Je prends Duke avec moi… »
Il fit un signe à son fils et le prince interloqué suivit son père. L’apparence de celui-ci lui prouvait aisément qu’il s’était en effet produit quelque chose mais il n’osa pas le questionner. Ils marchèrent un petit moment et l’enfant comprit enfin qu’il l’emmenait à la chambre de sa mère. Il leva un regard inquiet sur son père mais celui-ci le rassura d’un sourire.
Les gardes qui veillaient à la porte de la reine s’écartèrent et le roi poussa la double porte ouvragée. Il y avait là plusieurs personnes assises le long des murs, chose inhabituelle. Il reconnut aussi sa tante Selena, assise non loin du lit de sa mère. La reine était assise dans son lit, le teint cireux mais il exhalait d’elle un bonheur intense.
Tout le monde se tourna vers eux quand ils entrèrent et le roi dit à son fils aîné :
« Ta petite sœur est née tout à l’heure, je suis venu te chercher pour te la présenter… »
Le petit prince leva les yeux sur son père et son expression se modifia lentement, passant de l’inquiétude à la joie. Il comprit alors l’impression étrange qu’il avait eue toute la journée.
Le roi s’approcha du berceau ouvragé où était endormie la princesse nouvellement née. Après un léger mouvement d’hésitation, Duke le suivit. Il jeta un regard à sa mère, qui l’encouragea d’un sourire et il s’approcha du berceau. Se hissant sur la pointe des pieds, il écarta le voile léger qui le recouvrait et put alors voir le bébé endormi au milieu des dentelles et des linges fins.
« Voici Maria Grace… », précisa le roi derrière son fils avec un sourire.
La petite fille ouvrit alors les yeux et bailla, regardant son frère aîné. Le regard bleu du prince se teinta d’un certain étonnement et il ne sut trop que faire. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit si petite et si fragile.
Son père s’en aperçut et, prenant avec précautions la petite fille dans ses bras, il l’abaissa pour que son frère pût mieux la voir. Maria avait des yeux clairs, un toupet de cheveux châtain sur le crâne et sa peau était encore un peu rouge à cause de sa naissance récente. Duke, bien qu’un peu encore sur son quant à soi, approcha sa main et caressa maladroitement la joue veloutée de sa petite sœur en disant :
« Bonjour Maria-Grace…je suis ton grand frère, Duke… »
Le regard de la petite fille ne quitta pas celui de son frère aîné qui finit par quitter sa réserve et par sourire de façon moins crispée.
La reine comprit ce que ressentait son fils aîné et elle lui dit :
« Tu peux l’embrasser, si tu veux… »
Duke leva le regard sur sa mère qui lui souriait et, avec précautions, déposa un baiser léger sur la joue du nouveau-né alors que, dehors, résonnaient les coups de canon qui annonçaient au peuple la bonne nouvelle…
Dix mois plus tard« Mère, regardez, elle marche ! », s’écria le prince à l’attention de sa mère qui sortait de la salle d’audience.
Duke tenait Maria devant lui, et la petite princesse esquissait ses premiers pas. Le bébé était en train de se transformer en une petite fille rieuse aux cheveux châtain ondulés et aux grands yeux brillants couleur de nuit. Elle portait une robe rose qui rappelait la couleur de ses joues mais qui n’entravait en rien ses efforts, bien qu’on pût percevoir son rang à la richesse du tissu. Les éclats de rire de la fillette retentissaient dans les couloirs alors que son frère aîné l’aidait dans ses premières tentatives de marche.
La reine d’Euphor sourit à ses enfants, et vit Duke, trouvant probablement sa position inconfortable, prendre sa sœur dans ses bras. Après un moment de flottement qui avait suivi la naissance de Maria, il s’était transformé en un grand frère attentif qui n’hésitait jamais à guider sa petite sœur dans son apprentissage de la vie.
La souveraine s’approcha et caressa les cheveux de son fils aîné alors que sa petite fille lui tendait les bras et qu’elle la soulevait pour la serrer contre elle. Un léger vent tiède parfumé vint s’insinuer par une fenêtre entrouverte, enveloppant de son voile discret cette scène de bonheur familial alors que le rire de la petite princesse résonnait…
FINAnd a simplified english version...
An important day
Fleed PalaceThe day had come since some hours, but the throne heir’s room was still dark. The little prince was sleeping in his big bed, lost in dream world. His disordered brown hair were curling in his pale forehead and his was huddled up under the embroidered blanket.
The room’s door opened and a woman came in. She approached the bed and moved slightly the child’s shoulder.
“It’s time for you to wake up, Your Highness, or you’ll be late for your first course…” she said gently.
The child opened blue-night eyes and rubbed his eyes, still half asleep. His eyes went clearer and his raised his eyes on his governess. Lady Heliantha was taking care of him since he was born and he had much affection for her.
He came out of his bed and went to the bathroom near his room. He went out of it one quarter of hour after, wrapped in a towel. His parents insisted on the fact he had to do all by himself, and the governess was respecting that. She just gave him his short blue tunic, and he quickly put in on. She put his wet hair in order and he ate his breakfast. Lady Heliantha just posed on his shoulders to protect him from the morning freshness a little cape and escorted him through the corridors and the patios to the library. There was waiting his preceptor who was learning him all he would need to be a king after his father.
The child wasn’t very happy of it but he had no choice, it was part of his duties as a prince. But by luck his friend Moros was here with him and it was making the lessons more interesting.
The prince raised his eyes on his governess.
“Will I see my parents this morning?” he asked.
Lady Heliantha shook her head.
“No, your father and your mother are retained, you will see them later…”she just answered.
King and Queen of Fleed were often busy, so it wasn’t unusual, but the prince perceived another thing. Because of his royal blood, his instinct was more developed than another children’s, and his governess knew that. She just smiled to him and the child’s heart calmed down.
His preceptor was waiting for him, as was his friend Moros. It was a middle aged man, with a stiff appearance but with pleasant and polite manners. He liked his young pupils but was very demanding with them. He said them to sit down and the lesson began. Though, the child’s mind couldn’t concentrate correctly. Moros saw his friend’s trouble and made him a discreet sign with a funny face, but that wasn’t enough to cheer him up.
The teacher saw his royal pupil was inattentive.
“Your Highness, could you say to us planet Concordia’s population?” he asked.
Red handed, the prince looked at his teacher and couldn’t answer. The preceptor frowned but didn’t say anything, saying again the lesson under Duke’s surprised eyes. He wasn’t used to that, the man was really more severe usually.
More and more intrigued, the prince though waited that the preceptor authorized them to go out in the gardens to discuss his state of mind with his friend.
« Something is occurring, I’m sure of it…did you hear something?” he asked.
Moros shrugged with ignorance.
“No, not at all, this morning wasn’t peculiar…” he answered.
How he was installed, Moros then saw lady Heliantha coming again. She exchanged some words with the preceptor. So he began to think it was happening something in the palace. Indeed, the governess went rarely during the courses. But he had no idea of the cause of all that.
“I can sense that, I can’t say why…” Duke insisted seriously.
He didn’t have the time to say more, the preceptor was calling them back for the lessons. But the prince wanted to know.
“It’s happening something, isn’t it?” he asked to his teacher.
But he shook his head.
“Nothing peculiar, Your Highness, I assure you…His Majesty just made me say through the medium of Lady Heliantha that he would see you later…” he answered.
That wasn’t unusual too, but the prince couldn’t forget what his instinct was saying to him. He had to concentrate under his preceptor’s eyes on his courses until two servants came to bring a collation. The teacher opened the windows and a floral odor came slightly in the room. Thoughtfully, Duke looked at the garden but Moros interrupted his thoughts.
“You should eat instead of thinking to this peculiar impression…there’s no need to worry until you don’t know anything…” he said.
The prince had always a good sense despite his young age and, though he didn’t have any psychic capacities, he could always go to the essential.
However, he could perceive the strange atmosphere on the palace but didn’t say anything about it to avoid worrying more his friend.
Duke moved from his forehead a brown lock which was veiling his blue eyes and turned to his friend.
“You’re right, as always” he said.
Moros laughed.
“Yes, I’m right…because I’ll eat if you don’t…”
Duke took hotly one of the sandwiches, bit in it.
“You won’t have this one!” he said maliciously.
Moros took another one by the same movement and the two children laughed. Since they were babies, they always had been conniving, bound together as brothers because they had only a little interval between their births. Their mothers were friends and the planet Moros’ queen sent her son on Fleed when he was very young for him to be raised at the royal court.
Fleed prince took a fruit juice glass, drank it and took another sandwich. He was suddenly starving and ate as if he didn’t eat anything before. He regretted it after when he felt terribly tired. Under the almost amused gaze of his preceptor, he tried to hide his yawns and Moros burst out laughing seeing that.
In the middle of the afternoon, the door opened hastily and the king entered. The sovereign had his usual bearing but was seemed tired, dark circles around his eyes, very pale. The expression wrinkles of his forehead were more visible and he wore a velvet tunic a bit crumpled. But the joyful expression of his eyes tempered the rest.
He nodded to the bowing preceptor.
“I take Duke with me” he just said.
He made a sign to his son and the taken aback prince followed his father. The king’s appearance proved by itself something happened but he didn’t dare to ask him. They walked a little moment and the child finally understood they were going to his mother’s room. He raised a worried gaze on his father but a smile reassured him.
The guards at the queen’s door moved aside and the king pushed the finely worked door. Many persons were here, sitting along the walls, unusual thing. He recognized his aunt, Selena, sitting near his mother’s bed. The queen was sitting in her bed, pale but exhaling extreme happiness.
They all turned towards them when they entered.
“Your little sister is born earlier, I came to present her to you…” the king said to his son.
The prince raised his eyes on his father and his facial expression slowly modified, going from concern to joy. Then he understood the strange impression he had all the day.
The king approached the cradle where the newborn princess was sleeping. After a slight indecision movement, Duke followed him. He looked at his mother and she encouraged him with a smile. Hauling up, he unveiled it and saw the baby asleep among fine linen and lace.
“This is Maria Grace” the kind précised behind his son with a smile.
The little girl opened her eyes and yawned, looking at her elder brother. The prince’s blue gaze became tinged with amazement and he didn’t know how to act. He didn’t think she would be so little and fragile.
His father saw his confusion and took the baby in his arms for him better seeing her. Maria had clear eyes, a few brown hairs and her skin was still a bit red because of her recent birth. Duke approached his hand and clumsily stroked his sister’s cheek.
“Hello, Maria Grace…I’m your big brother, Duke…” he said.
The queen understood what her eldest son was feeling.
“You can kiss her, if you want…”she suggested.
Duke raised his eyes on his mother and, cautiously, lightly kissed his sister’s cheek. Outside, the traditional cannons were shooting, announcing to the people the happy event.
Ten months later…« Mother, see, she’s walking! » shouted the prince to his mother.
Duke was holding Maria in front of him and the princess was making her first steps. The baby was transforming in a cheerful little girl with wavy brown hair and big night-colored eyes. She was wearing a silk and velvet pink dress, color of her cheeks.
The little girl’s laughter could be heard in all the corridors while her elder brother was helping her in her first steps.
The queen of Fleed smiled to her children and saw Duke, probably thinking uncomfortable his position, taking his sister in his arms. After having been a bit confused after Maria’s birth, now he was an attentive brother guiding his sister in life learning.
She approached and stroked her son’s hair while her little girl held out her arms towards her. She took her in her arms. A light warm perfumed wind came by a opened windows, veiling this scene of family happiness while the laughter of the little princess could be heard.
THE END